11 juin

Une minute et tout est possible !

A quoi tient le destin : jusqu'à la dernière minute du temps réglementaire du match d'ouverture de l'Euro de football, France-Roumanie, les 2 équipes étaient à égalité, un but marqué, chacune. On voyait déjà les commentaires à venir vouant au gémonies, les joueurs et leur entraîneur. On aurait également pu imaginer que tout cela soit également de la faute de la CGT ou de Hollande/Valls/El Khomry ou de la finance internationale, voire même des étatsuniens/sionistes/francs-maçons qui dirigent ce monde. Et pourquoi pas même une collusion entre tous. Mais à la 89ème minute, Dimitri Payet, le mal-aimé, qui avait survolé le match par son talent, a marqué un fort joli but, délivrant 80 000 spectateurs et des millions de téléspectateurs, jusque là fort désenchantés... A quoi tient le monde ! A la 88ème minute, le spectre d'une France encore plus déliquescente, montrée du doigt pour ses grèves de trains, d'avions, sa pénurie d'essence, ses tas d'ordures dans les rues de Paris, une France se jetant dans les bras de l'extrême-droite, une France tremblant de peur devant les menaces d'attentats, une France incapable d'organiser un grand Championnat et une France ridiculisée par la Roumanie. Une minute plus tard, explosion de joie dans le stade, dans les fan zones, dans des millions de foyers. Des drapeaux aux fenêtres, un Président heureux, confirmant que "cela va mieux", un couple El Khomry-Martinez qui se forme, des poubelles ramassées... L'honneur est sauf et la France entière attend mercredi la suite du feuilleton qui va réconcilier tout le monde (sauf au FN où on n'aime pas le foot... surtout quand la France gagne !).

Toute la France ? Pas tout à fait, car on a vu, ces jours-derniers, ceux qui osaient affirmer qu'ils abhorraient le foot... Devant la liesse retrouvée et la victoire, en finale, de la France (!), la fin des grèves et le retour en grâce de F. Hollande, ils vont devoir faire profil bas...

Je rêve, bien entendu, mais continuons à rêver jusqu'au 10 juillet, partons en vacances, laissons passer la rentrée, puis remettons-nous aux choses sérieuses...